Le Temple
Résumé
Sur les conseils d’un vieillard, un jeune chercheur de passage dans une région à l’architecture assez pauvre va visiter un temple surprenant...
Présentation
Cette nouvelle a été écrite en juillet 1971, presque en écriture automatique. Je me suis installé à ma table de travail et la première phrase est venue immédiatement : « J’entrai par hasard dans le temple, répondant comme à son appel » (cette phrase de début a disparu du texte par la suite).
Le sens de ce texte m’a longtemps paru énigmatique mais en 1987, à la suite de mes recherches sur la réincarnation, j’ai compris qu’il décrivait en fait un processus de régression dans les vies antérieures. Les tableaux que le chercheur découvre sur les murs sont sans doute ceux de ses incarnations précédentes...
L’Affaire Richard Clayton
Résumé
Pour rompre la monotonie de sa retraite, un avocat de grand renom décide défendre un client peu recommandable. Pour assurer sa protection, il loue les services d’un gardien de troupeau dont il se demande s’il n’est pas, en fait, son pire ennemi...
Présentation
Cette nouvelle aborde un thème voisin de la nouvelle « L’Homme à la tête greffée ». En cette fin d’année 1971, j’étais intrigué par les instincts physiques qui semblaient avoir leur vie propre et s’imposaient à l’être, malgré notre envie de « tout contrôler ». Ces instincts secrets semblent menaçants, mais c’est seulement parce qu’ils s’expriment sous une forme qui n’est pas intellectuelle et que l’intellect, justement, a dû mal à les décrypter.
Pour mettre en scène cette dualité entre notre face claire, incarnée par l’avocat, et notre face obscure, incarnée par le « garde du corps", j’ai imaginé ce "Road Movie", qui est au fond le chemin de notre vie où nous avançons en compagnie d’un corps dont nous ne savons pas très clairement s’il nous veut du bien ou s’il est notre pire ennemi.
C’est une problématique que connaissent bien les personnes atteintes de cancer. Soudain, ce corps qui semblait silencieusement nous accompagner dans la vie, prend les armes et nous détruit de l’intérieur.
Le Phénix
L’année 1972 est surtout marquée par l’écriture de la nouvelle "Le Phénix". Je n’ai malheureusement pas pu retrouver le texte mais en 2014, j’ai tenté de le reconstituer. Je consacre à ce texte un article à part.
Le Prince
Résumé
Un prince déchu s’est réfugié dans un château perché au sommet d’une montagne. Là, il a trouvé du réconfort auprès d’un aigle et d’une biche.
Présentation
Le Phénix met en scène un pilote parti pendant plusieurs années en Amérique du Sud et qui revient en France très déçu par l’ expérience humanitaire qu’il a menée là-bas. Ce pilote est inspiré d’un ami que j’avais à l’époque, Christophe, qui prenait des cours de pilotage pour en faire son métier. Nous volions souvent ensemble. Echange de bons procédés : j’avais une voiture, je le pilotais jusqu’à l’aéroclub de Lognes où il devait effectuer ses heures de vol et en échange, il m’emmenait avec lui dans son avion. C’était mon école du courage, car les pilotes en formation se livrent à d’étranges exercices, comme arrêter le moteur en plein vol, et je devais vivre tout cela !
Christophe voulait aussi partir un jour en Amérique du Sud pour accomplir une mission humanitaire. Il n’en aura pas l’occasion. En mai 1973, l’avion qu’il pilote au-dessus de la mer, à Agadir, s’écrase et il meurt dans l’accident.
Cette année-là, Barbara sort "l’Aigle Noir" et cela m’inspire en juillet cette nouvelle "Le Prince".
La citadelle
Résumé
Un homme s’isole dans une citadelle et rêve d’un monde qui n’existe plus peuplé d’êtres valeureux d’une autre époque.
Présentation
Décidément, je ne me remets pas de la mort de Christophe et je me replie sur mon chagrin, regrettant le temps où cet ami emmenait dans ses aventures aériennes et périlleuses.
La nouvelle m’est inspirée par la chanson de Julien Clerc "Dans la citadelle".
Le Naufragé
Résumé
Le passager d’un paquebot en train de faire naufrage est très surpris par le comportement étrange des autres passagers.
Présentation
Toujours très affecté par la mort de Christophe, je n’en reviens pas de voir à quel point le destin est ironique. Mon ami semblait beaucoup plus fait pour la vie que moi. Lui vivait pleinement, sortait beaucoup, multipliait les conquêtes, se lançait dans de grandes aventures, tandis que moi, je subissais jour après jour les inconvénients d’être né. Et voilà, de nous deux, c’était lui qui était parti. "Le Naufragé" traduit cette idée : ils ont eu la chance de partir, et moi je reste. Sans savoir pourquoi.
Cela dit, je me suis ensuite toujours promis de vivre à 200%, pour deux.
Le Portrait d’Amélie Grandville
Résumé
Dans le Montparnasse de la fin du XIXe siècle, un peintre désargenté doit exécuter le portrait d’Amélie Grandville, la sœur d’un ami fortuné. Il se rend dans la propriété familiale de la jeune fille, dans le nord de la France. Mais il s’aperçoit vite que le lieu lui est familier, et que d’étranges sentiments naissent en lui à l’égard d’Amélie.
Présentation
Je n’ai malheureusement pas retrouvé le texte de cette nouvelle et je le regrette bien car elle se passe à la fin du XIXè siècle dans le milieu des peintres. Même si aujourd’hui, à travers les graffeurs et le graffiti, je suis imprégné de ce milieu, à l’époque de cette nouvelle, en 1974, ce n’est pas du tout le cas. Encore une énigme pour moi : d’où vient cette inspiration ? Je ne suis pas loin de penser qu’elle se réfère sans doute à la vie de Gérard de Nerval qui fréquentait les peintres de son époque et vivait même avec l’un d’eux.
La nouvelle, comme "Le Phénix", abordait celui de la transmutation des âmes. L’ami fortuné en question est amoureux de sa sœur mais ne peut rien vivre de charnel avec elle. Il a donc l’idée de demander à son ami de réaliser le portrait de sa sœur. L’ami se retrouve dans la propriété familiale mais s’aperçoit très vite que l’âme du frère d’Amélie prend peu à peu possession de lui.
Ce thème de la transmutation semble annoncer les découvertes que je ferai plus tard sur la réincarnation. La "source" me prépare !
Sylvie et Bruno
Résumé
Une jeune fille moderne, qui vit dans le tourbillon brillant du monde de la publicité veut honorer une promesse qu’elle a faite à ses grands-parents ; elle décide un été de délaisser les lieux de villégiature à la mode et d’aller passer ses vacances en Lozère dans leur ferme. Là, dès son arrivée, elle tombe sur un écologiste, Benoît, qui tente de la convertir à ses idées. La jeune fille trouve le garçon amusant. Une amitié les unit peu à peu. Un soir de fête foraine, elle est attirée par un garçon assez frustre, Bruno, bûcheron de son état, qui fait tout pour se faire remarquer d’elle, sans paraître la draguer. Les jours suivants, tandis que sa relation avec l’écologiste s’approfondit, l’obligeant à reconsidérer sa vie parisienne si artificielle et si futile, elle se sent de plus en plus troublée par l’animalité de Bruno, dont elle découvre qu’il vit seul dans la forêt. Sa brutalité, sa vulgarité la révulsent, et pourtant l’image du garçon l’obsède. L’écologiste, quii le connaît, en a d’ailleurs fait la vivante incarnation d’un mode de vie différent. Il l’admire et reconnaît qu’il faut avoir beaucoup de courage pour mettre en pratique des principes aussi naturels. Mais l’attraction que Bruno exerce sur Sylvie est avant tout charnelle. Elle n’a aucune envie de partager sa façon de vivre. Elle finit par lui rendre visite dans sa tanière et s’offre à lui.
Présentation
Ecrite en 1976, alors que je commence ma vie professionnelle à la SFP, cette nouvelle m’inspirera deux scénarios : l’un que je commencerai à tourner avec des amis, l’autre que je destinerai à la télévision dans le cadre d’une campagne sur l’épilepsie.
Tournage de Sylvie et Bruno avec des amis : à droite, le Benoît, à gauche, au volant de la Méhari, le Bruno.
Je mesure aujourd’hui à quel point ce texte anticipe la rupture qui va se produire dans ma vie en 1993 lorsque le mode de vie des boxeurs va provoquer en moi une attraction irrésistible. Comme la réponse à un appel profond à plus d’authenticité, de simplicité, de valeurs physiques.
Je n’ai pas retrouvé le synopsis de cette nouvelle. Le titre, "Sylvie et Bruno", est repris du titre d’un ouvrage méconnu de Lewis Caroll dont une traduction française a été publiée en 1972. Le thème n’a aucun rapport, mais j’ai montré dans mon récit "Ces vies dont nous sommes faits" que le personnage de Sylvie fait partie de mes vies antérieures. Encore une réminiscence ?
Le Silence
Résumé
Après l’accident de voiture qui a laissé Charles paralysé, sa femme ne sait comment l’occuper et donner un sens à sa vie.
Présentation
La nouvelle « Le Silence » a été écrite en 1978, à un moment où je cherchais à donner à ma vie un nouveau sens. J’imaginais qu’il y avait « par la fenêtre » un autre univers, une autre vie. Le texte est naturellement très influencé par le film d’Alfred Hitchcock « Fenêtre sur cour ».
Cette nouvelle anticipe une situation que j’ai vécu en 1990, lorsque j’ai quitté la télévision et que, pendant toute une année sabbatique, j’ai observé les immeubles qui se dressaient en face de mes fenêtres, de l’autre côté de la rue. Je passais mes journées à regarder les occupants vivre, aller et venir. Le thème de cette nouvelle exprime bien ce dégoût de la télévision et cette envie d’aller vers la vie, y compris en trompant son entourage sur ce qui est désormais le centre exclusif de son intérêt...
J’ai envoyé la nouvelle au concours de nouvelles fantastiques organisé par l’émission de France Culture « Les Nuits magnétiques ». Ils n’avaient pas retenu ma nouvelle parce qu’elle n’était pas à proprement parler une nouvelle fantastique, mais ils l’avaient appréciée et m’avaient demandé si je n’avais en réserve un roman fantastique... Hélas, je n’en avais pas, et c’est ce qui m’a motivé à écrire mon roman « La Partition de Morgenstein » dans les mois suivants...
L’Homme à la tête greffée
Résumé
Un chirurgien décide de greffer la tête d’un ami accidenté sur le corps d’un jeune paysan qui vient de décéder. L’opération réussit, mais le greffé sent en lui une étrange métamorphose...
Présentation
En écrivant « L’Homme à la tête greffée » en 1979 je voulais exprimer ma conviction que le corps aussi a une âme. Il a sa propre vie, sa propre conscience, ses propres enjeux, avec lesquels, d’ailleurs, l’esprit n’est pas forcément en accord.
J’ai donc imaginé qu’un homme à qui on a greffé le corps d’un paysan voyait ses objectifs de vie quelque peu modifiés...
Je me suis rendu compte récemment que ce n’était pas forcément le délire imaginatif d’un écrivain. Il existe désormais de nombreux témoignages de greffés du cœur qui disent avoir changé du jour au lendemain de goût, de désirs, d’habitudes. Apparemment, « l’âme » du donneur a pris possession d’eux.
Sur mon blog, j’ai d’ailleurs consacré un article à cet étonnant phénomène... Une greffe peut-elle changer la personnalité ?
Le Feu rouge
Résumé
Un représentant de commerce en déplacement dans un pays qu’il connaît mal est soudain arrêté en pleine campagne par un feu de signalisation qui passe au rouge et que tous les automobilistes respectent scrupuleusement...
Présentation
Pourquoi diable ai-je écrit cela ? À l’époque, en 1980, je dévore les nouvelles de Roald Dahl, dont certaines ont été adaptées par Alfred Hitchcock : "Alfred Hitchcock présente..." mais ce n’est pas une explication !
En tout cas, ce sera ma dernière nouvelle. J’ai commencé à écrire mon roman "La Partition de Morgenstein" qui sera achevé l’année suivante.
Surface sensible
Résumé
Un photographe de mode est très dérangé par un étrange phénomène qui se manifeste sur la surface de ses pellicules. Peu à peu, fasciné par la femme mystérieuse qui apparaît sur toutes ses photos, il s’éloigne de la réalité et se fond dans le rêve.
Présentation
La nouvelle « Surface sensible » est l’adaptation d’un scénario écrit en 1984 et que j’ai proposé à la télévision. L’idée fut appréciée, malheureusement, le scénario avait un format trop court.
La nouvelle aborde avec quelques années d’avance un thème aujourd’hui très répandu depuis l’avènement d’Internet, c’est celui de l’addiction. Soudain, une « fascination » envahit peu à peu tout notre espace vital et compromet notre existence. Elle dégrade nos relations, compromet notre travail, obsède notre esprit... Elle nous enferme et nous entraîne dans son univers...
À l’époque où j’ai écrit cette nouvelle, Internet et les jeux vidéos n’existaient pas encore, mais elle anticipe le mal qui gâche aujourd’hui la vie de millions de gens...
Toutes ces nouvelles sont réunies dans un livre publié en 2009 aux Editions du Gymnase.